•  
  •  

Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, Ils seront rassasiés

Commentaire 4ème  béatitude

La faim et la soif, tout le monde connaît. Ce désir qui peut se faire vif et ardent. Un désir qui vient de l’intérieur du corps et qui nous fait ressentir un vide. On dit alors qu’on a « un creux à l’estomac ». Heureux ceux qui connaissent les creux à l’estomac ! Jésus évoque ici encore un manque. Un manque fondamental. Manger et boire sont des besoins vitaux. Mais alors que vient faire ce mot « justice » là au milieu ? Jésus n’évoque pas un tribunal avec des gens assoiffés de vengeance criant que justice soit faite ! Que les riches, les voleurs les criminels où si on se place sur un terrain religieux les « pécheurs de tous poils » soient punis ! Non la justice, c’est la « vraie vie », c’est l’harmonie retrouvée, le complet renouvellement de la terre, et cela dépasse largement ce que l’homme peut espérer sur cette terre. La justice c’est une félicité d’ordre supérieur qui n’a guère de chose à voir avec le droit des hommes, « les droits de l’homme » ni même le droit de Dieu. La Justice c’est tout bonnement un autre monde, une terre promise, qu’on ne peut voir qu’avec les yeux du cœur, comme si on voyait l’invisible.

Dans cette béatitude comme dans les trois précédentes, la seule chose que l’on peut offrir à Dieu c’est un manque. Mais ce manque dit Jésus est le terreau dans lequel Dieu va semer l’abondance : « Ils seront rassasiés ! » Le désir, né du manque, permet à la vie de se recréer, de renaître, de ressusciter. C’est du tombeau vide qu’est né la foi à la vie plus forte que la mort.