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Ci-dessous un petit compte-rendu de mon voyage en Ethiopie. Le rapport existe aussi en allemand dans le document PDF

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Rapport 

Formation continue des ministres 2 au 15 février 2020

En route sur les chemins de l’Éthiopie 

Pfarrweiterbildung pwb  Äthiopienreise (2. Feb. – 15. Feb. 2020)

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Introduction

Proposé par la formation continue des ministres de l’Eglise réformée Bern-Jura-Soleure (Pfarrweiterbildung (pwb) der Reformierten Kirchen Bern-Jura-Solothurn) sous la conduite du Pasteur Beat Beutler, le « voyage en Éthiopie » annonçait un double but : 

  • Faire découvrir la grande richesse du passé et en particulier de la belle et longue tradition chrétienne de ce pays africain qui se targue d’être le seul en Afrique à n’avoir jamais été colonisé. 

  • Eclairer notre compréhension des problématiques du présent et en particulier celle de l’aide au développement dans un pays parmi les plus pauvres de la planète où l’irruption de la modernité bouscule une société encore largement traditionnelle et agraire.

1. Une Terre sainte ? 

Le programme concocté par le pasteur Beat Beutler nous a fait ainsi fait plonger aux racines de l'Éthiopie. Ce pays deux fois grand comme la France, située sur la Corne de l'Afrique, enclavé, aux reliefs montagneux, aux plaines désertiques et aux vallées fertiles offre des climats, des populations et des langues des plus variés.  

Bien sûr nous sommes allés pour commencer à la rencontre de Lucy, de Selam et d’autres australopithèques dont les ossements trouvés dans la vallée du grand rift sont exposés aujourd’hui au musée national d’Addis Abeba.  

Mais c’est aussi la riche tradition pré-chrétienne que nous avons pu découvrir à Yeha et Axum, deux cités du nord de l’Éthiopie qui furent les premières capitales du pays. 

A Lalibela, la ville sacrée des coptes éthiopiens, nous sommes partis en pèlerinage en Terre sainte dans la réplique creusée dans la roche de la cité de Jérusalem. 

Enfin Gondar et Addis-Abeba nous ont révélé les grandeurs et les misères d’un Empire qui a agonisé en 1974 presque en même temps que son dernier empereur, Haïlé Sélassié, Roi des rois d'Éthiopie, Seigneur des Seigneurs, Lion conquérant de la Tribu de Juda, Lumière du Monde, Élu de Dieu, peut-être assassiné l’année suivante par le régime communiste qui se met en place suite à un coup d’Etat de l’armée.

C’est dans un ordre qui suit la chronologie de l’histoire et non du voyage que je présente ci-dessous les différents lieux visités. Arrivés depuis la Suisse à Addis-Abeba, nous avons fait un circuit assez classique visitant tout d’abord la capitale ville moderne assez peu intéressante puis après une excursion dans la vallée de l’Awash (Adama-Nazaret ; Iteya au pied des montagnes de l’Arsi), nous sommes partis au nord vers Gondar, Lalibela, Axum, Adoua puis le voyage de retour vers Addis-Abeba et la Suisse nous a fait passer par  Adigrat, Wukroet enfin Mekele, la deuxième ville du pays. L’arbre planté à Axum viendra soulager la mauvaise conscience qui me ronge encore à la pensée que lors de ce voyage nous avons pris huit fois l’avion.

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Lucy a été surnommée ainsi parce que les chercheurs écoutaient la chanson des Beatles : « Lucy in the Sky with Diamonds » le soir sous la tente, en répertoriant les ossements qu'ils avaient découverts. Elle est appelée Dinqnesh en amharique, (l’une des principales des 90 langues reconnues par la constitution éthiopienne, ce qui signifie « tu es merveilleuse.» 
Aujourd’hui, même si elle ne détient plus le record d’ancienneté dans la branche des hominidés, Lucy reste un mythe car elle demeure toujours considérée par le grand public comme « la mère de l’humanité » tout comme notre Eve biblique. Selon Yves Coppens, le paléotonlogue français membre de l’expédition qui l’a mise à jour en 1974, la notoriété de Lucy âgée d’environ 3,2 millions d’années, doit beaucoup « au fait que c’est une femme. … Elle est devenue le symbole de la naissance de l’humanité ». Avec la découverte d’autres pré-hominidés au Kenya, au Tchad et en Afrique du Sud, on sait aujourd’hui que les lignées des grands singes et celles des humains ont pris des chemins séparés, il y a environ 7 à 8 millions d’années. Aujourd'hui, il est admis que les Australopithèques afarensis se situent sur une branche déjà séparée de celle du genre Homo. Lucy serait donc, non pas une grand-mère mais une très ancienne cousine éloignée. Sa rencontre au Musée national d’Addis Abeba n’en a pas moins été très émouvante.
1.2 Yeha
Yeha (ይሐ) dans la province du Tigré abrite le plus ancien monument d'Éthiopie et même, l'un des sites archéologiques les plus anciens du monde.  Le grand Temple pré-axoumite est daté du 8e ou du 7e siècle av. J.-C. Son style est comparable à d’autres bâtiments mis à jour dans le sud de la pénisule arabique ce qui le relie au royaume de Saba que les archéologues situen aujourd’hui au Yémen. Mais une légende très vivace rattache la figure de la reine de Saba à Yeha. A la suite de sa visite au roi Salomon, elle aurait mis au monde le futur premier empereur d’Éthiopie, Ménélik 1er. Du temple probablement dédié à Almaqah, divinité solaire du royaume sabéen, il ne reste aujourd'hui que les murs aux pierres magnifiquement taillées et agencées. 

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Yeha Le grand Temple de style sabéen (8e-7e siècle av. J.C.)

Yeha abrite aussi un monastère de l'Église éthiopienne orthodoxe bâti, selon la tradition, par Abba Aftse, l'un des Neuf Saints fondateurs de l’Eglise d’Ethiopie. Une église abrite un petit musée où nous avons pu admirer de précieux livres enluminés et d’autres trésors.

1.3 Aksoum

Aksoum (አክሱም) est située au nord de l’Éthiopie, dans la province du Tigré. C'est l'un des principaux centres religieux de l'Église éthiopienne orthodoxe qui prétend abriter dans l’ancienne Église Sainte-Marie-de-Sion rien moins que l’arche de l’Alliance.

Aksoum a été le centre de l'empire aksoumite entre le 1er et le 7e siècle de notre ère. Le site archéologique où se trouvent les obélisques ou grandes stèles d'Aksoum ainsi que de nombreux autres sites datés de cette période antique témoigne de la puissance de cet empire qui s’étendait alors sur les deux rives de la Mer Rouge et commerçait avec Rome puis Byzance. 

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Aksoum, ferveur lors de la prière du matin 

C’est à Aksoum que le christianisme est devenu la religion officielle de l’Ethiopie entre 330 et 360 sous le roi Ezana. Mais au 7e siècle, l’islamisation du bassin de la Mer Rouge marque le déclin de l’empire soumis à la pression musulmane et ravagé par la terrible reine païenne ou juive (falacha) Gudit. 

Les Éthiopiens chrétiens vont alors trouver refuge dans une région montagneuse de la province de l’Amhara, à 2600 mètres d’altitude dans la ville de Lalibela.

1.4 Lalibela

La cité de Lalibela, à 645 km d’Addis-Abeba, nous offre un trésor incomparable : creusées dans le tuf volcanique rougeâtre de trois collines, onze églises monolithiques excavées reliées entre elles par tout un réseau de tranchées et de tunnels. Deux groupes d’églises sont séparés par une « vallée » creusée qui symbolise le Jourdain.  Une croix de pierre y marque l'endroit du baptême du Christ

Leur construction est attribuée au roi Gebre Mesqel Lalibela qui, au XIIe siècle, veut construire une « réplique » de la Ville sainte, Jérusalem, prise par Saladin en 1187, afin de continuer à offrir un pèlerinage aux chrétiens éthiopiens qui ne peuvent plus se rendre en Terre Sainte. Lalibela va ainsi devenir la « Jérusalem noire ».

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Inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco en 1978 et protégées désormais de l’érosion et des intempéries par d’imposantes structures, les églises monolithes excavées de Lalibela ne sont pas seulement une prouesse architecturale, elles sont un lieu de vie religieuse permanente et intense. Pèlerins et fidèles vivent leur foi avec une très grande ferveur. Prêtres et moines y vivent leur vie, certains même habitent les lieux dans des « niches » creusées à même le rocher.

Les églises rupestres de Lalibela sont taillées selon un plan bien précis. 

On distingue deux groupes principaux d’églises. Au nord du fleuve du « Jourdain » : Biete Medhani Alem (« la maison du Sauveur du monde »), Biete Mariam (« la maison de Marie »), Biete Maskal (« la maison de la Croix »), Biete Denagel (« la maison des vierges »), Biete Golgotha Mikael (« la maison de Golgotha-Mikael ») et, au sud du fleuve : Biete Amanuel (« la maison d’Emmanuel »), Biete Qeddus Mercoreos (« la maison de saint Mercorius »), Biete Abba Libanos (« la maison de l’abbé Libanos »), Biete Gabriel Rafael (« la maison de Gabriel-Raphaël ») et Biete Lehem (« la maison du saint Pain »). La onzième église, Biete Ghiorgis (« la maison de saint Georges »), est séparée des autres, auxquelles elle est cependant reliée par un système de tranchées.

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Les églises n’ont pas été édifiées de manière traditionnelle, mais creusées dans la roche en blocs monolithiques. Dans ces blocs, on a ensuite dégagé des portes, des fenêtres, des colonnes, différents étages, des toits, ... Ce travail de titan a ensuite été complété par un vaste système de fossés de drainage, de tranchées et de passages pour les processions avec, parfois, des ouvertures vers des grottes d’ermites ou des catacombes.

Biete Medhani Alem, avec ses cinq nefs, est considérée comme la plus vaste église monolithique au monde. Biete Ghiorgis a un plan cruciforme remarquable. La plupart de ces monuments ont probablement été d’emblée utilisés comme églises, même si Biete Mercoreos et Biete Gabriel Rafael ont d’abord pu être des résidences royales. Plusieurs intérieurs sont décorés de peintures murales.

Près des églises, le village de Lalibela compte des maisons rondes à étage bâties en pierre rouge locale et connues sous le nom de Lasta Tukuls. 

1.5 Gondar
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Gondar, la cité impériale ​​​​​​​

Gondar, perchée à plus de 2200 mètres d'altitude, au cœur de l’Amhara, a été la capitale de l’empire éthiopien de 1632 à 1855. Fondée par l'empereur Fasilidas qui était un grand constructeur, la cité est dotée d’une enceinte fortifiée, Fasil Ghebi, mais également de bains destinés aux ébats nautiques de la cour et aux célébrations religieuses. Les successeurs de Fasilidas ont poursuivi les constructions, faisant grandir les palais, les embellissant et érigeant d'autres monuments dans la ville. Ainsi l’empereur Iyasou Ier qui fait ériger en 1694 l’église Debra Berhan Sélassié, "mont de la lumière de la Trinité." L’aspect actuel pourrait être plus récent et les magnifiques peintures qui la recouvrent du sol au plafond datent quant à elles du début du 19ème siècle.​​​​​​​

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Gondar, plafond de l'Eglise Debré Birhan début du 19e siècle
2. Une terre promise ?

Le second champ de découvertes était lié au développement de l’’Éthiopie moderne. Il nous a confronté aux défis de la pauvreté, de la santé, de l’éducation, de l’exode rural, de l’érosion, de la rareté de l’eau, et du déboisement. 

Nous avons pu ainsi visiter à Addis-Abeba des ateliers pour handicapés de la « Mission am Nil International » issue de l’Église réformée zürichoise, à Adama -Nazare, l’hôpital Sister Aeklesia fondé et dirigé par des Éthiopiens, et à Adoua, dans la province du Tigré, dépendante de la fondation Green Ethiopia, une école en milieu rural. ​​​​​​​

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Le Centre pour handicapés Misrach (espérance en amharique) de la Mission am Nil

C’est toutefois principalement les projets de reforestation de la fondation Green Ethiopia que nous avons visités, en pays Oromo (centre) ou dans le Tigré (Nord). A l’origine de cette fondation créée en 2000, Kurt Pfister, un ancien directeur et président de la Migros, sa femme Irène et leurs deux fils, Adrian et Simon.

Nous avons eu la chance et le privilège de nous laisser guider sur le terrain par Simon Pfister, Professeur d’économie à l’Université de St.-Gall qui consacre aujourd’hui 30% de son temps à la fondation. Nous avons pu approcher de près les différentes façons de travailler dans les domaines du développement, de l’éducation à la mise en valeur des terres.

A la fin du 19e siècle, la couverture forestière de l'Ethiopie était de 30 %. Aujourd’hui elle n’est plus que de 4% selon l’ONU. Plantées le plus souvent d’immenses eucalyptus qui fournissent le bois de construction ou de chauffage mais sont incapables de retenir les sols, les forêts sont en danger de disparition complète. A la surexploitation forestière vient se greffer la pâture des animaux de rente, principale richesse des paysans éthiopiens qui constituent le 80% des 109 millions d’habitants que compte le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique. Impossible à un arbre de pousser et encore moins à une forêt de se reconstituer après leur passage.​​​​​​​​​​​​​​

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Plantation d’arbres sur une colline de la région Oromo (centre

La prise de conscience de cette diminution drastique de la couverture boisée de l’Éthiopie est aujourd’hui au cœur de nombreux projets de reboisement dont Green Legacy lancé en 2019 par Abiy Ahmed Ali, premier ministre depuis avril 2018 et prix Nobel de la paix 2019.

La fondation Green Ethiopia travaille quant à elle depuis 20 ans avec le soutien du ministère de l’agriculture et  elle a acquis un savoir-faire dans ce domaine qu’elle cherche à partager le plus largement possible. Elle collabore ainsi avec les autorités locales, les paysans locaux et les femmes en particulier, dont la force de travail dans tous les domaines force l’admiration.

L’objectif général est de combattre l’érosion et ses conséquences dramatiques par le reboisement de forêts protectrices, l’établissement de (petits) barrages et de réservoirs d’eau pour rétablir la sécurité alimentaire dans les campagnes. Green Ethiopia résume cet objectif par cinq mots qui forment un cycle : arbres - forêts - eau - nourriture – vie.

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Une pépinière d’arbres fruitiers dans la région d’Aksoum - Adoua 

La fondation n’apporte pas d’aide directe mais offre un soutien aux communautés locales avec lesquelles un contrat est passé. Elle offre un savoir-faire, un financement et un objectif qui comporte des engagements comme celui de ne plus autoriser pour de longues années la pâture des chèvres, des vaches et des moutons dans les parcelles qui seront reboisées. Un vrai défi dans ce pays qui vit essentiellement de l’exportation de viande et de cuir. ​​​​​​​

La reforestation s’accompagne de mesures visant à retenir l’eau dans des bassins de rétention. Au lieu qu’un ruissellement de surface incontrôlé emporte les terres fertiles et parfois les infrastructures lors de pluies parfois violentes, il s’agit de garder l’eau dans le terrain. Loin des ouvrages titanesques qui retiennent l’eau dans de vastes lacs, les barrages construits sont de petits ouvrages qui vont permettre l’irrigation et la culture d’arbres fruitiers ou de plantes maraîchères. 

Dans la région d’Adoua (Tigré), la forêt reprend vie sur les flancs de la montagne et l’eau est retenue dans la plaine par un système de barrage et de puits.


Le projet commence ainsi par le reboisement mais il se termine par la reprise en mains complète par les bénéficiaires d’une économie rurale qui améliore leur situation de façon durable. Chaque fois que son modèle est imité ou copié, Green Ethiopia s’en réjouit car le but poursuivi est justement de promouvoir l’initiative et l’autonomie des communautés rurales locales.

Les paysans ne sont ainsi plus forcés à l’exode rural et peuvent rester dans leurs villages plutôt que venir grossir le nombre des déracinés installés en ville et qui vivent encore plus misérablement que dans les campagnes. 

La Fondation Green Ethiopia travaille à cet objectif principalement  dans les zones les plus reculées et les plus pauvres. C’est ainsi que sous la conduite de Simon Pfister, nous avons pu visiter 

en région Oromo au pied des monts de l’Arsi au centre de l’Éthiopie :

    1.  Une zone de plantation d’arbres où les différentes essences indigènes
         sont mises en valeur et mélangées. 
     2. Une pépinière 
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Photo de groupe avec les ouvriers de la plantation d’arbre près d’Iteya au pied des Monts de l’Arsi (Région de l’Oromo).

Près d’Adoua dans la Région du Tigré :

  • un projet complet comportant une zone de reforestation, 
  • plusieurs systèmes de retenue d’eau, de puits, de barrage, et d’irrigation de cultures maraîchères (Green Ethiopia a financé la construction de 17 barrages cette dernière année.)
  • une pépinière d’arbres fruitiers 

Près d’Axum capitale de la région du Tigré ; 

  • l’Église St Yared partenaire de Green Ethiopia où nous avons pu planter nous-même des arbres ; 

Près de Yeha 

  • l’école Shitene où nous avons rencontrés responsables, professeurs et élèves et où d’autres arbres ont pu être plantés.

Près du monastère de Debre Damo à la frontière de l’Érythrée : 

  • une zone de reforestation
  • une pépinière ​​​​​​​
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Urs Güdel, chargé de cours au Séminaire théologique-diaconal d’Aarau et Simon Pfister, directeur de la Fondation Green Ethiopia  devant un arbre fraîchement planté 

En ce dernier lieu, nous avons pu voir la différence éloquente d’une zone où les collectivités locales ont accepté le projet de reboisement et de développement de Green Ethiopia et celle où les paysans craignant de ne plus pouvoir faire pâturer leurs animaux ont renoncé à entrer dans le projet. D’un côté de la vallée, toute une forêt est en train de reverdir le paysage aride, de l’autre apparaît une roche bientôt complètement nue parsemée de quelques rares buissons voués à disparaître si les animaux continuent à avoir accès à cette parcelle. 

Souvent nous avons été accueillis à bras ouvert par les responsables, membre des autorités politiques ou chefs de projets locaux, mais aussi par les ouvriers, les gardiens, les femmes travailleuses et très impliquées dans la mise en œuvre ainsi que les nombreux enfants bénéficiaires des projets de la fondation. Souvent la rencontre s’est terminée par la traditionnelle « cérémonie du café » et l’échange de cadeaux. ​​​​​​​

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Cérémonie du café, danses et chants à la pépinière de Green Ethiopia à Iteya en pays Oromo ​​​​​​​

Green Ethiopia n’est pas une fondation liée à une Église particulière en Suisse ou en Éthiopie (où la question religieuse est très sensible). Toutefois nombre de ses partenaires en Éthiopie ou en Suisse sont des Églises ou membres engagés d’une église. Ainsi Beat Beutler, qui a conduit cette formation, est membre du Conseil de fondation de Green Ethiopia. A lui, à Simon Pfister et à notre guide éthiopien Mastewal Degie va toute ma reconnaissance pour cette riche découverte. 

Enfin comment ne pas dire un immense merci aussi à toutes celles et tous ceux qui au cours de ce voyage nous ont accueillis, accompagnés, témoigné de leur grande et profonde foi. Un grand nombre d’Éthiopiennes et d’Éthiopiens, considèrent leur terre comme sainte : puisse-t-elle devenir pour tout ce peuple pauvre, simple et chaleureux …une terre promise, un pays où coule l’eau, le lait et le miel.​​​​​​​

Marc Horisberger

Février - Avril 2020

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