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Pâques, la grande fête chrétienne

Les chrétiens célèbrent, à Pâques différents moments de la dernière semaine de la vie de Jésus. L'entrée messianique de Jésus à Jérusalem le jour des Rameaux donne le point de départ à cette semaine cruciale pour la foi et la pratique de la religion chrétienne: Le dernier repas où Jésus institue la Sainte cène ou eucharistie, l'arrestation, les procès religieux et civils, la crucifixion et la résurrection de Jésus.
Selon les Évangiles, cet épisode s'est déroulé au moment de la Pâque juive autour de l'an 30. À cette époque, nombreux étaient les juifs qui allaient célébrer Pâque en pèlerinage à Jérusalem. Ils sacrifiaient l'agneau au temple.
Les rédacteurs des Évangiles influencés par l'Ancien Testament. Jésus partage son dernier repas avec ses disciples, la veille de son arrestation : Et tandis qu'ils mangeaient, il prit du pain, le bénit, le rompit et le leur donna en disant : « Prenez, ceci est mon corps ». Puis, prenant une coupe, il rendit grâces, et la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit : « Ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui va être répandu pour une multitude. » (Marc 14, 22. Ce faisant Jésus prend clairement la place de l'agneau pascal en se substituant à lui. Pour les chrétiens cela met clairement fin à tous les sacrifices sanglants d'animaux lors d'un culte rendu à Dieu. Le mot sacrifice continue à être employé comme mot désignant une offrande faite à Dieu: le sacrifice de la messe, un sacrifice de louange, etc.

L'origine des fêtes pascales: La Pâque juive

À l'origine, la fête de Pâque (חג הפסח   ḥag ha-pesaḥ) est une fête pastorale. On sacrifiait un agneau, on prenait son sang pour oindre le pourtour des portes d'entrée de la tente ou de la cabane. C'était un rite de protection pour détourner les mauvais esprits et protéger ainsi la famille. Le mot pâque désignait aussi l'agneau pascal que l'on sacrifiait. Ce sacrifice était encore pratiqué au temps de Jésus mais ne l'est plus depuis la destruction du temple de Jérusalem en 70. À ce rite a été ajouté une autre célébration, la fête du pain sans levain (חג המצות   ḥag ha-matsoth). C'est une fête agricole célébrée par un peuple sédentaire au début de la moisson. Le pain sans levain porte aussi le nom de pain azyme, du grec ἂζυμος de ζύμ (levain)
Dans un second temps, ces fêtes ont été associées à l'exode du peuple hébreu, du grec ἔξοδος (sortie). Selon la Bible, à l'époque des pharaons, les Hébreux vivaient en esclavage en Égypte. L'exode représente la sortie d'Égypte, la libération du peuple hébreu. Dans la Torah, Dieu annonce le dixième fléau qui allait frapper les Égyptiens : le sang autour des portes devient le signe qui allait lui permettre d'épargner les maisons des Hébreux. « Le sang sera pour vous un signe sur les maisons où vous vous tenez. En voyant ce signe, je passerai outre et vous échapperez au fléau destructeur lorsque je frapperai le pays d'Egypte. Ce jour-là, vous en ferez mémoire et vous le fêterez comme une fête pour Yahvé, dans vos générations vous la fêterez, c'est un décret perptuel. » (Exode 12, 13)  « Tu ne mangeras pas avec la victime [l'agneau pascal] du pain fermenté ; pendant sept jours, tu mangeras avec elle des azymes - un pain de misère - car c'est en toute hâte que tu es sorti du pays d'Égypte : ainsi tu te souviendras, tous les jours de ta vie, du jour où tu sortis du pays d'Égypte. » (Deutéronome 16, 3). La Pâque est donc devenue la célébration de la libération du peuple hébreu. C'est la traversée de la mer Rouge qui sépare le pays de la servitude de la terre promise. C'est le passage de l'esclavage à la liberté.  Aujourd'hui, les juifs prennent un repas en famille le premier soir : c'est le séder סדר. Le pain sans levain et le vin occupent une place essentielle.