A Aujourd’hui encore, ô Dieu rétablis mon droit !
Psaume 4 dialogué Habiter la confiance
O = Officiant A = Assemblée
O Quand je crie au secours, réponds-moi, Dieu de justice !
A Ecoute ma prière quand mes détresses se prolongent.
O Fils des hommes, de quels outrages faut-il que je pâtisse,
A Jusqu'où irez-vous dans la course au néant et au mensonge ?
O Beaucoup demandent : « Qui nous fera voir le bonheur ? »
A Sachez que celui que le Seigneur a choisi n’a pas de rivaux.
O J’ai confiance en lui, il met plus de joie dans mon coeur
A Que n’en apporteront jamais moissons et vin nouveau
O Si vous êtes fâchés, ne vous mettez pas en tort,
A Réfléchissez dans le secret de la nuit, faites silence
O Dans la paix, moi je me couche et je m’endors
A Car le Seigneur me donne d’habiter dans la confiance.

Commentaire
Marc Chagall,
Job en prière,
lithographie 1963
Comme beaucoup de psaumes de supplication, ce court psaume mêle la supplication à l'action de grâce, le désarroi devant des souffrances qui se prolongent et la confiance née de la conviction que Dieu ne lâchera pas celui qu'il a choisi.
Prière individuelle ou supplique d'un peuple? Ce psaume est en tous cas riche de la tradition et de la foi d'Israël qui est ancrée dans l'histoire de la délivrance d'un peuple de l'esclavage. Le psalmiste s'inscrit dans cette foi en un Dieu juste qui sait ce qu'il fait, même si les apparences semblent contraires.
Il y a une certaine logique dans ce qui pourrait apparaître tout d'abord comme insensé et propre à semer le doute dans le coeur de certains: "Qui nous fera voir le bonheur?". En effet la supplication, comme toute demande, est une preuve de combativité et de confiance. Une confiance qui produit des fruits intérieurs: la joie et la paix qui nous mènent au shalom, à la réconciliation pleine et parfaite de mon être avec moi-même, les autres et Dieu, bref à la béatitude qui est le vrai bonheur! La joie dont il est question ici ne trouve pas sa source en l'homme, mais en Dieu. Elle est un don de Dieu et Jésus dans l'Evangile de Jean dira à ses disciples que cette joie "nul ne vous la ravira" (Jean 16 27). Quand à la paix elle est du même ordre. Non pas la paix que nous offre le monde, toujours fragile, toujours en danger, à la merci du premier qui la rompra. Mais la paix qui surpasse toute intelligence (Philippiens 4:7) et qui nous permet de voir ce que les autres ne voient pas, d'être au milieu du tumulte du monde dans la plénitude de l'amour de Dieu.
