


Le bouddhisme mahayana arrivé au Japon au 5e siècle se mêle un peu plus à chaque étape avec les croyances locales. C’est paradoxalement à cette religion étrangère que le Japon doit l’expression « Le Japon est le pays des dieux » que l’on trouve dans l’édit antichrétien de Hideyoshi Toyotomi en 1587 qui demande aux missionnaires catholiques de quitter le pays. Attestée sous la plume de nombreux moines bouddhistes avant d’être reprise par le shintoïsme d’Etat, la religion officielle du Japon, cette expression traduit sans doute assez bien le sentiment que l’on a lorsque l’on entre au Japon. La religion au Japon est partout visible. Que ce soit au travers des grands torii ou des modestes autels, des grands bouddhas ou des innombrables Jizô, des vénérables temples ou des montagnes, des sources, des arbres ou des pierres. Mais c’est le bouddhisme, une religion étrangère venue de Chine via la Corée qui va structurer et comme faire naître les grandes religions japonaises. Un bouddhisme aux formes multiples qui ne cesse de se ramifier et de se combiner aux autres formes de croyances pour autant qu’elles ne prétendent ni à l’universalité ni à l’exclusivité. Un temps séduit par le christianisme à l’arrivée de Saint François Xavier en 1549, les autorités japonaises, sous l’influence des moines bouddhistes vont se retourner contre cette religion exclusiviste incapable de se combiner avec les croyances locales. Cela finira par l’expulsion des missionnaires, la persécution de ceux qui ne se soumettront pas et la fermeture pour plus de deux siècles du Japon à toute présence étrangère sur son sol. Aujourd’hui les chrétiens ne représentent qu’un pour cent de la population du Japon, toutes confessions confondues.


