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Le 4e dimanche du temps de la Passion est appelé Lætare
Ce nom vient du premier mot du chant d'entrée grégorien  de la liturgie. C'est un chant d'allégresse au milieu de l'austérité du Carême. Le Carême peut être vécu comme un résumé de toute notre vie terrestre qui débouche sur le mystère pascal, c'est-à-dire sur le passage de la mort à la vie, réalisé d'abord dans le Christ, mais qui doit aussi se réaliser en chacun de nous.
Le contexte biblique nous invite à méditer sur la joie du monde nouveau, cette joie intimement liée à Jérusalem d'où les deux textes dialogués reprenant le Psaume 122 (en Introït) et 137 dans la louange. 

Introduction dialoguée (Ps 122) Quelle joie lorsqu’on me dit ...
O = Officiant A = Assemblée T= tous
Antienne :  O ma joie quand je suis parti pour la maison du Seigneur ALL 64-12
O  Quelle joie lorsqu’on m’a dit: Allons à la maison du Seigneur!
A       Maintenant nos pieds s'arrêtent sur le seuil de ta demeure.
O  Jérusalem, comme tu es belle, bien bâtie et harmonieuse !
A       C'est là que montent les tribus unies et joyeuses,
O C’est là qu’elles vont fêter et célébrer le Dieu d’Israël.
A       C’est là qu’à sa justice elles peuvent faire appe!
O  Appelez le bonheur sur Jérusalem.  Pour elle demandez la paix!
A       Que la paix soit dans tes murs! Et la sérénité dans tes palais!
Antienne :  O ma joie quand je suis parti pour la maison du Seigneur ALL 64-12

Psaume 137 (136) 1 - 6
 Psaume d’entrée dialogué    O = Officiant A =Assemblée

O  Près des fleuves de Babylone étaient nos habitations
A    Et nous étions en pleurs, en nous souvenant de Sion
O  Nous avions suspendu nos lyres aux saules du lieu
A    Car nos bourreaux voulaient qu’on chante des airs joyeux !

O  Ceux qui nous avaient emmenés en captivité disaient :
A    « Chantez quelques-uns de vos chants de pèlerinage ! » 
O  Je veux plutôt que ma langue s'attache à mon palais
A    Qu’interpréter un chant du Seigneur pour ces personnages.

O  Chanter un chant du Seigneur sur une terre étrangère ?
A    Jamais ! Et que ma main droite m'oublie dans la misère
O  Si je laisse s’éteindre le souvenir de Jérusalem
A    Si je n'élève au sommet de ma joie ... Jérusalem.     


« Réjouis-toi Jérusalem, rassemblez-vous, vous tous qui l'aimez. Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, vous qui étiez dans la tristesse. Que vous exultiez et que vous soyez rassasiés dans l'abondance de votre consolation. Ps. : J'étais heureux quand on m'a dit : nous irons dans la maison du Seigneur ».
Voilà à coup sûr un des sommets dans l'expression de la joie liturgique de l'Église. Il n'est pas difficile d'aimer ce chant d'entrée du quatrième dimanche de Carême. Il respire le bonheur et le bonheur du ciel, le bonheur de l'éternité, celui qui ne finira pas, celui vers lequel nous allons et auquel nous participons déjà dans l'intime de notre prière et de notre vie spirituelle comme dans la joie de nos moments communautaires. L'ébauche que représentent nos joies terrestres nous dit un peu ce qui nous attend et nous serons toujours en-deçà de la réalité, cette réalité céleste que nous ne pouvons pas imaginer, mais à laquelle nous croyons et en laquelle nous espérons, sur la promesse du Seigneur ressuscité.
La Joie, le bonheur, nous sommes faits radicalement, totalement, pour cela. Nous cherchons le bonheur de toutes nos forces, nous nous trompons parfois, souvent même, nous nous précipitons dans le plaisir d'un instant, dans la fascination qu'exercent sur nous les créatures, avec leur beauté éphémère qui vient pourtant de Dieu, mais qui n'est pas la beauté de Dieu. Nous vivons dans l'immédiateté de notre sensibilité et nous sommes souvent déçus et blessés du coup. Le Seigneur nous a créés pour le bonheur, mis ce bonheur il a voulu que nous le cherchions, que nous le désirions, et il permet que notre désir s'aiguise et s'avive à l'expérience parfois amère de nos échecs. Le bonheur se cache bien souvent au fond de nos détresses, il creuse son lit dans le ravin de nos souffrances. Dieu est Esprit, il nous faut passer par cette nuit de sens et même de la foi qui nous conduit sûrement vers sa lumière et vers la joie, sa joie, la joie qu'il est lui-même. Dieu est joie parce que Dieu est Amour. C'est un abîme, ce thème, c'est un mystère, mais nous essayons juste de le dévoiler un peu ensemble, et le chant que nous venons d'entendre peut nous y aider.
Le contexte biblique, ce sont les deux derniers chapitres du prophète Isaïe (65 et 66) qui décrivent les cieux nouveaux et la terre nouvelle. Isaïe, c'est la noblesse du style, c'est la beauté des images et tout cela culmine à la fin de l'ouvrage. On est en pleine splendeur. Et au cœur de cette vision prophétique, il y a Sion, la Jérusalem nouvelle, la cité sainte, transfigurée, placée sur la montagne de Dieu et illuminée par les reflets éclatants de la divinité. Qu'est-ce que cette Jérusalem ? C'est une ville et donc c'est une communauté. C'est donc l'Église, l'assemblée des saints, le Peuple de Dieu. Mais c'est aussi une femme, une fiancée ravissante ou une jeune épouse rayonnante de beauté. Ces deux thèmes seront repris dans l'Apocalypse, le dernier livre de la Révélation qui se termine lui aussi sur une vision prophétique sur la vie éternelle et son bonheur absolu dans Jérusalem.
« Et je vis la Cité sainte, Jérusalem nouvelle, qui descendait du ciel, de chez Dieu; elle s'est faite belle, comme une jeune mariée parée pour son époux. J'entendis alors une voix clamer, du trône : “Voici la demeure de Dieu avec les hommes. Il aura sa demeure avec eux ; ils seront son peuple, et lui, Dieu-avec-eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux : de mort, il n'y en aura plus ; de pleur, de cri et de peine, il n'y en aura plus, car l'ancien monde s'en est allé.” »

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tiré du site catholique  l'homme nouveau