Commentaire 3ème béatitude
Le monde dit : profitez de la vie ! Faites la fête, éclatez-vous… Et pourtant il y a tant de gens qui pleurent. Et tous, un jour ou l’autre, passent par là. Chacun une fois ou l’autre dans sa vie est rattrapé par l’épreuve, par la souffrance et le deuil. Chacun fait l’expérience un jour ou l’autre de la douleur comme le dit si bien César Frank dans le livret de son oratorio « Les Béatitudes » : Reine implacable, ô douleur ! Ta main redoutable brise notre cœur, Tu veilles, invisible près de notre berceau, Tu nous suis inflexible jusqu’au tombeau » (Troisième Béatitude). Jésus ne nous invite pas à mépriser les joies terrestres. Ils ne nous demande pas d’être tristes. Il nous invite à ne pas fuir la réalité de la souffrance. Il nous invite à porter le deuil comme il a porté sa croix. C’est ce que veut dire littéralement le mot grec (penqountes) que l’on a traduit par affligés. Heureux ceux qui ne fuient pas la réalité de la mort, mais portent le deuil car ils découvriront qu’ils ne sont pas seuls. Ils seront consolés dit Jésus… et cette consolation n’est pas une réalité future seulement, mais la découverte d’une présence plus puissante encore que celle de la douleur : la présence de l’Esprit, d’un Dieu qui console et dont la lumière rayonne jusque dans les ténèbres de la mort.