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2e Dimanche après la Trinité, 21 juin 2020 

Prières et méditation 

Ouverture 

« La grâce du Seigneur Jésus Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint Esprit soient avec vous tous » C’est dans l’amour et dans la joie que je vous salue ce matin au nom du Seigneur !

Bienvenue, en ce deuxième dimanche après la Trinité. 

Dieu unique à trois visages :

le Père qui nous aime,

le Fils qui nous sauve,

l’Esprit qui nous redonne souffle. 

Dans la diversité de notre condition humaine, nous qui sommes corps âme et esprit, homme, femme ou transgenre, blancs, noirs, ou d’autres couleurs de peau, enfants, jeunes, dans la force de l’âge ou âgés, trouvons en lui notre unité, puisqu’il s’est fait homme pour nous parfaire à son image. 

Bienvenue, en ce dimanche où nous sommes invités à nous souvenir des réfugiés,  particulièrement au moment de l’offrande qui sera faite aujourd’hui dans toutes les églises protestantes et catholiques du canton de Vaud et en Suisse d’une manière générale. 

La liturgie suivra des propositions de l’Aumônerie genevoise œcuménique auprès des requérants d’asile et des Réfugiés (AGORA) et de Diane Barraud, médiatrice Eglise-Réfugiés au Point d’Appui à Lausanne.

Dans ce temps de reprise après Covid-19, nous avons passé du rouge à l’orange. J’ai de nouveau le plein droit de travailler en « présentiel » comme on dit aujourd’hui, mais nous devons toujours nous conformer au respect de la distanciation sociale d’1 mètre 50 et aux recommandations des autorités : ne pas se toucher, ni se serrer la main, ni s’embrasser… 

Nous pouvons chanter répons et cantiques mais les recueils doivent être laissés là où vous les avez trouvés. Il nous faudra chanter devant soi et … à pas trop haute voix. Pour l’instant le Conseil paroissial a pris la décision de ne pas célébrer la cène et nous verrons sous quelle forme nous le ferons dès que les voyants seront vraiment au vert. 

Voilà pour les indications sanitaires…  entrons maintenant dans la liturgie d’entrée avec l’invocation. 

Après l’invocation nous chanterons le cantique  Alléluia 35 -01 / 1

Invocation 

Faisons silence devant Dieu :

Seigneur, nous nous tenons là, devant toi, dans le silence,
tentant de recoller les morceaux de nous-mêmes…
… pour nous unir avec ceux et celles que tu nous as donnés 

comme frères, comme sœurs de toute origine et de toute condition.

Seigneur, nous espérons en toi :  fasse que, par ton Esprit,
nous soyons rendus capables de réaliser l’unité dans la diversité à l’image du Dieu trois fois saint, le Père, le Fils et l’Esprit saint. 

Rends nous ainsi digne d’être appelé tes enfants 

et de communiquer ton amour. Amen 


R   Viens Saint-Esprit  Dieu Créateur                             ALLELUIA 35 - 01 /1


Demande de pardon 


Seigneur, Toi qui connais le cœur de chacune et chacun
Et l’état de notre monde,  Nous crions à toi !
Plus nous sommes dans l’angoisse et l’incertitude, Plus nous nous sentons fragiles, Plus nous avons besoin de Toi pour garder confiance.

Plus nous savons l’être humain bafoué, méprisé, malmené
Plus nous avons besoin de toi pour que notre foi ne soit pas bouleversée !  Plus nous découvrons la violence des hommes,
Plus nous découvrons la bêtise des violents et la brute qui veille dans le puissant, Plus nous avons besoin de Toi pour croire encore que tu as des projets de vie et de bonheur pour notre humanité.

Plus nous avons conscience de l’ampleur de la tâche et du peu que nous pouvons Plus nous savons qu’il faudra toujours recommencer,
Plus nous avons besoin de Toi. 

Seigneur, Toi qui as connu la détresse de ton peuple, Toi qui sais les épines, les clous, les coups et le mépris, Et la douleur de l’amour refusé, Viens à notre secours pour garder foi et espoir. Amen 


R    Viens Saint-Esprit  Consolateur                                          ALLELUIA 35 - 01 /2

Annonce du pardon 

Puisque le Christ a été relevé de la mort, nous aussi sommes invités à nous lever pour recevoir le pardon, la force, et vivre, vivre, vivre ! 

(Signe de se lever) 

La sagesse n’est pas forcément dans la modération et la retenue elle s’allie quelquefois à un bon coup de colère, un accès de révolte spontanée. 

Le courage ? C’est parfois de savoir reconnaître sa faiblesse ses limites oser dire simplement : Non, ça je ne peux pas. 

Dieu entre dans tous les espaces de notre être. ceux que nous avons oublié de fermer, comme ceux que nous avons délibérément laissé ouverts par curiosité, esprit d’aventure ou par cette sorte de désespoir qui parfois ouvre au salut. 

En toutes occasions et de toutes manières 

Dieu nous pardonne, 

il nous remet sur nos jambes afin que nous reprenions la marche. Amen


R    Tu répands tes dons parfaits                                ALLELUIA 35 - 01 /3, 4 

Psaume 68

(Ps 68 (69), 8-10, 14.17, 33-35)

R/ Dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi. (Ps 68, 14c)

C’est pour toi que j’endure l’insulte,
que la honte me couvre le visage :
je suis un étranger pour mes frères,
un inconnu pour les fils de ma mère.
L’amour de ta maison m’a perdu ;
on t’insulte, et l’insulte retombe sur moi.

R/ Dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi. (Ps 68, 14c)

Et moi, je te prie, Seigneur :
c’est l’heure de ta grâce ;
dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi,
par ta vérité sauve-moi.
Réponds-moi, Seigneur,
     car il est bon, ton amour ;
dans ta grande tendresse, regarde-moi.

R/ Dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi. (Ps 68, 14c)

Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête :
« Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »
Car le Seigneur écoute les humbles,
il n’oublie pas les siens emprisonnés.
Que le ciel et la terre le célèbrent,
les mers et tout leur peuplement !

T    répons :     Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit,
comme il était au commencement,
maintenant et toujours, dans les siècles des siècles. Amen.
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Lectures  bibliques 

Prière avant les lectures      

Dieu notre Père, en Jésus, ton Fils, tu donnes à l’humanité ta Parole de vérité. 
Par l’Esprit saint tu veux éclairer son sens pour nous aujourd’hui. 
Donne-nous un cœur pour la recevoir 
et ouvre notre intelligence pour la comprendre
Que ta Parole fasse grandir en nous la foi, l’espérance et l’amour
et nous incite à témoigner de ta bonté partout et en tout temps.   Amen

Première lecture :

Lecture du livre des Juges chapitre 6 : 25 - 32 

Le Seigneur dit à Gédéon: «Prends le jeune taureau de ton père, ainsi qu’un deuxième taureau de 7 ans. Démolis l'autel de Baal qui appartient à ton père et abats le poteau sacré qui se trouve dessus. Tu construiras ensuite et tu disposeras, sur le haut de ce rocher, un autel consacré à Yahvé ton Dieu. Tu prendras le deuxième taureau et tu l’offriras en sacrifice complet en utilisant le bois de l'idole que tu auras abattue.» Gédéon prit dix de ses serviteurs et fit ce que le Seigneur avait dit. Toutefois, comme il avait peur de la famille de son père et des habitants de la ville, il l'accomplit de nuit, et non de jour. Lorsque les habitants de la ville se levèrent de bon matin, ils constatèrent que l'autel de Baal avait été démoli, le poteau sacré placé dessus abattu, et qu’un taureau avait été sacrifié sur le nouvel autel qui avait été construit. Ils se dirent l'un à l'autre: «Qui a fait cela?» et ils s'informèrent et firent des recherches. On leur dit: «C'est Gédéon, fils de Joas, qui a fait cela.» Alors les habitants de la ville dirent à Joas: «Fais sortir ton fils de chez toi et qu'il meure, car il a démoli l'autel de Baal et abattu le poteau sacré qui se trouvait dessus.» Joas répondit à tous ceux qui se présentèrent à lui: «Est-ce à vous de défendre Baal? Est-ce à vous de venir à son secours? Si Baal est un dieu, qu'il se défende lui-même, puisqu'on a démoli son autel.»

                                                                                Grâces soient rendues à Dieu !

Deuxième lecture :

Lecture du livre des Actes des Apôtres, chapitre 17, versets  1 à 15

Paul et Silas arrivèrent à Thessalonique, où les Juifs avaient une synagogue. Paul y entra, conformément à son habitude. Pendant trois sabbats, il discuta avec eux à partir des Ecritures en expliquant et démontrant que le Messie devait souffrir et ressusciter. «Ce Jésus que je vous annonce, disait-il, c'est lui qui est le Messie.» Quelques-uns d'entre eux furent convaincus et se joignirent à Paul et à Silas, ainsi qu'un grand nombre de non-Juifs qui craignaient Dieu et beaucoup de femmes importantes. Cependant, les Juifs restés incrédules prirent avec eux quelques vauriens qui traînaient sur les places, provoquèrent des attroupements et semèrent ainsi le trouble dans la ville. Puis ils se rendirent à la maison de Jason et cherchèrent Paul et Silas pour les amener vers le peuple. Ne les ayant pas trouvés, ils traînèrent Jason et quelques frères devant les magistrats de la ville en criant: «Ces gens qui ont bouleversé le monde sont aussi venus ici, et Jason les a accueillis. Ils agissent tous contre les édits de l'empereur en prétendant qu'il y a un autre roi, Jésus.» Par ces paroles ils troublèrent la foule et les magistrats, qui ne relâchèrent Jason et les autres qu'après avoir obtenu d'eux une caution.​​​​​​​

Aussitôt les frères firent partir de nuit Paul et Silas pour Bérée. Dès leur arrivée, comme Paul avait coutume de le faire ils entrèrent dans la synagogue des Juifs. Ces derniers avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique. Ils accueillirent la parole avec beaucoup d'empressement, et ils examinaient chaque jour les Ecritures pour voir si ce qu'on leur disait était exact. Beaucoup d'entre eux crurent donc ainsi que, parmi les non-Juifs, un grand nombre de femmes en vue et d’hommes. Mais quand les Juifs de Thessalonique apprirent que Paul annonçait la parole de Dieu aussi à Bérée, ils y vinrent pour agiter et troubler la foule. Alors les frères firent aussitôt partir Paul du côté de la mer, tandis que Silas et Timothée restaient à Bérée.

Gloire à toi Seigneur !

Troisième lecture :    

Lecture de l’Évangile selon Marc chapitre 9 versets 33 à 40

Ils arrivèrent à Capernaüm. Lorsqu'il fut dans la maison, Jésus leur demanda: «De quoi discutiez-vous en chemin?» Mais ils gardèrent le silence, car en chemin ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. Alors il s'assit, appela les douze et leur dit: «Si quelqu'un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous.» Il prit un petit enfant, le plaça au milieu d'eux et, après l'avoir pris dans ses bras, il leur dit: «Celui qui accueille en mon nom un de ces petits enfants, c’est moi-même qu’il accueille, et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais celui qui m'a envoyé.» 

Jean lui dit: «Maître, nous avons vu quelqu'un chasser des démons en ton nom, et nous l'en avons empêché parce qu'il ne nous suit pas.» «Ne l'en empêchez pas, répondit Jésus, car personne ne peut faire un miracle en mon nom et aussitôt après dire du mal de moi. En effet, qui n'est pas contre nous est pour nous. 

Louange à toi ô Christ !

Prédication 

Chères sœurs, chers frères, chères amies et chers amis,

Il faut déboulonner les statues !

Christophe Colomb dans de nombreuses villes d’Amérique, Léopold II en Belgique, Cecil Rhodes en Angleterre et maintenant David de Pury à Neuchâtel… sont ou ont été la cible d’attaques violentes ces dernières jours … 

Les monuments érigés à la mémoire des grands hommes sont contestés, vandalisés, voire carrément arrachés de leur socle. Nombre de rues portant leur nom sont débaptisées et le monde de demain ressemblera peut-être à la ville de Paris où aucune place, aucune rue, ne porte le nom de Napoléon bien qu’il soit partout présent !!

Le déclencheur de ce mouvement est la mort violente de George Floyd, un noir mort d’asphyxie sous le genou d’un policier blanc dans la ville de Minneapolis aux Etas-Unis

Ce drame, comme celui de Charlottesville en août 2017 et beaucoup d’autres plus ou moins anciens et refoulés, sont à l’origine du mouvement Black Lives Matter qui ne s’attaque pas seulement aux violences policières, mais aux symboles d'un passé qui ne passe pas.

Désormais, on se bat pour une plaque de rue ou une statue. Aucun pays n'est épargné.  

Nous qui pensions que l’iconoclasme était une sûre valeur protestante, nous voilà renseignés sur un point au moins : la fureur destructive, cette idée et cette volonté de tout casser est bien plus lié à l’être humain qu’à une religion ou une époque !

D’ailleurs le mot vandalisme ne vient-il pas du nom d’un peuple germanique, les Vandales, qui saccagèrent la ville de Rome en 455 de notre ère ?

Passe encore pour les statues des généraux sudistes évacués du Capitole à Washington mais quand on en vient à déboulonner la statue de Baden-Powell, quiconque a fait du scoutisme sent monter en lui un vent de révolte. Et je ne dis rien du déboulonnage dans la foulée d’Abraham Lincoln dont les vandales ignoraient sans doute qui il était le président qui avait réalisé l’abolition de l’esclavage…

Comme le disait un historien cette semaine à la radio: il ne faut pas déboulonner les statues, il faut faire de l’histoire ! 

Aux Etats-Unis, le mouvement Black Lives Matter n’est pas comme par le passé guidé par les Églises noires, il ne poursuit pas de but précis, il n’est apparemment pas structuré et ne viserait qu’un seul but qui se révèle être une chimère : "l’annulation de l’Histoire".  

L’histoire peut être désolante, mais est-ce qu’on peut la changer ? Détruire le Colisée à Rome ne fera pas revenir les milliers de chrétiens morts en martyrs sous la dent des fauves… 

Et il faut sans cesse rappeler 

  • Que la haine ne résout rien et que seul l’amour le peut ? 

  • Que seul le changement des cœurs pourra résorber le racisme ? 

  • Que nous ne gagnerons le combat qu’à ce moment précis où nous aurons gagné un frère, mais certainement pas quand nous aurons vaincu un ennemi comme le disait le pasteur noir américain Martin Luther King ? 

Il n'en demeure pas moins que ces dernières semaines mouvementées nous posent une série de vraies questions:

  • Que pouvons-nous gagner à nous monter les uns contre les autres ? 

  • Qui a dit que pour lutter contre le racisme il fallait accuser les Blancs? 

  • Pour lutter contre les violences faites aux femmes, stigmatiser les hommes ? 

  • Et pour lutter contre la pauvreté, haïr les riches (ah... Bill Gates !) ?

Et encore plus fondamentalement :   … 

Que faire du passé ?

Que devons-nous garder, jeter, mettre au musée ?

Quand devons-nous nous humilier ? mettre un genou en terre ? manifester notre solidarité sans que cela ne soit juste du « politiquement correct » ?

Devons laisser un esprit de haine se développer dans des camps opposés et laisser le champ libre aux nouveaux moralistes qui veulent purifier l’histoire pour se venger de leurs souffrances ? 

Et surtout, et plus positivement :

Comment faire naître un avenir meilleur, plus juste, plus équitable pour tous, plus conforme à ce que Dieu veut pour chaque être humain : le bonheur et la vie ?

Plutôt que d’être pris du syndrome du banc de poissons ou si vous préférez, d’être comme les moutons de Panurge, mettons-nous à réfléchir en sans avoir la prétention de répondre à toutes ces questions, prenons du recul en nous laissant interpeller par les textes que nous avons entendus ce matin dans la Bible…

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Déboulonner les statues… 

A la lecture du récit du livre des Juges, j’ai envie de dire : « pourquoi pas » ? 

Gédéon, fils de Joas, n’est au fond qu’un iconoclaste ! 

Le récit dit que c’est Dieu lui-même qui lui inspire son geste de vandalisme : « Démolis l'autel de Baal qui appartient à ton père et abats le poteau sacré qui se trouve dessus » !

Même le père – l'extraordinaire Joas – accepte le geste de son fils et prend sa défense ! Que voilà un homme exceptionnel qui sait faire confiance aux jeunes et les laisse faire leur propre chemin …

J’aime ce père, moderne avant l'heure, qui accepte que les temps changent, que ce qui a été vrai hier peut ne plus l’être aujourd’hui, qui accepte la révolte des jeunes contre l’ordre ancien…

Quelle ouverture d’esprit ! quel soutien a dû recevoir ce jour-là le jeune Gédéon.

Quel exemple aussi pour nous dans la façon d’accueillir les gestes et les discours, les manifestations des jeunes générations : respect, écoute attentive, soutien de leurs initiatives lorsqu’elles s’inscrivent dans cette aspiration à un monde plus pur, plus juste, plus équitable.

Faire tabula rasa du passé, d’un certain passé n’est donc pas totalement interdit ! Et la Réforme du 16e siècle dont nos églises sont issues a osé le faire et cela était peut-être nécessaire. De plus elle a inscrit cela dans ses gènes: "Ecclesia reformata semper reformanda" - l’Église réformée est toujours à réformer - selon l'adage attribué pour les uns  aux Réformateurs du 16e siècle pour d'autres à Saint Augustin. 

La seule chose que l’on pourrait peut-être dire à Gédéon c’est OK pour déboulonner Baal, mais plutôt que de le jeter au feu ou à la mer ou de le couvrir de couleur rouge, mettons-le au musée ainsi que le pieux sacré.  Pour nous rappeler des étapes que l’humanité a du parcourir pour arriver là où elle en est aujourd’hui.

C’est ce qui fait qu’on a gardé la mémoire d’Auschwitz ou de Dachau, comme il faut garder la mémoire de l’esclavage… ... pour que cela ne se reproduise plus jamais. 

Déboulonnons les statues, mais ne les brisons pas. Au musée, les faux dieux deviennent des antiquités et des pièces d’art comme les démons grimaçants figés dans la pierre des cathédrales : ils sont là, mais inoffensifs.

Et puis avant de déboulonner Abraham Lincoln, ou de débaptiser une rue, apprenons plus d’eux, de leur temps, des contradictions qui habitaient une époque… soyons comme les Juifs de Bérée qui entendaient l’apôtre Paul leur parler de Jésus : renseignons-nous, examinons, vérifions : « ils examinaient chaque jour les Ecritures pour voir si ce qu'on leur disait était exact ». Même le grand apôtre Paul ne se sent pas vexé de cette attitude ! Au contraire ! Car il ne veut pas que l’Evangile se répande comme une traînée de poudre, il veut qu’il s’enracine dans le cœur et dans la raison de celui qui le reçoit.

Et cela vaut pour toute idée mise en circulation : il faut observer un petit temps d’arrêt pour examiner, réfléchir partager ouvertement sans avoir peur de poser des questions qui peuvent fâcher…

Cela est d’autant plus nécessaire aujourd’hui que les réseaux sociaux font circuler les idées à la vitesse supersonique… et prétendent sans sourciller distiller la Vérité ! Mais qu'est-ce que la vérité d'internet ?

Le troisième récit entendu ce matin dans l’Evangile de Marc, nous invite encore à l’humilité. Humilité face à mon frère ou ma sœur : est-ce que je suis plus méritant que lui ? Est-ce que je pense qu’il faudrait m’élever une statue ou que je mérite une rue à mon nom ? 

Humilité face  l’histoire : qui suis-je pour juger une époque ? Il suffit de se demander ce que les générations futures penseront de la nôtre… qui défilait pour un dérapage policier dans une ville d’Amérique, certes scandaleux, mais qui reste un fait divers tragique, alors que dans le même temps des millions d’enfants mouraient de malnutrition et de manque de soin dans de nombreux pays sans que personne ne manifeste dans les rues…

On pourrait dire la même chose au sujet des réfugiés ou des atteintes à l’environnement …

Ne devons-nous pas canaliser nos énergies et nous attaquer à rendre ce monde, notre monde plus juste et plus vivable pour tous les humains ?

Il n’est pas besoin pour cela de détruire… et les chrétiens dans ce monde devraient montrer qu’il est possible d’affronter une problématique sans se chercher des ennemis ni dresser immédiatement un poing vengeur. 

En ce sens refusons toute pensée binaire qui se construit des ennemis et se révèle aussi simpliste que destructrice. 

Refusons tout amalgames entre blanc et raciste, musulmans et terroriste, homme et sexiste Refusons l'idée que policier rime avec violence, militaire avec mépris de la vie humaine ou civiliste avec fainéant pour privilégier la voie d’un authentique dialogue où personne ne cherche à dominer l’autre : «Si quelqu'un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous.» 

Dans l'Evangile de Marc, Jésus prend le contrepied de ce que Matthieu et Luc ont entendu: si quelqu'un agit différemment ou à son idée sans être de notre chapelle, il ne faut pas le stigmatiser  « En effet, qui n'est pas contre nous est pour nous ». 

Ainsi, même si le dialogue est un chemin difficile et semé d’embûches, il est le seul chemin si l'on ne veut pas arriver aux catastrophe que notre monde a connu dans son histoire: de plus  il est au cœur d’un un enjeu hautement spirituel et symbolique car il nous rappelle que tout ce qui divise est proprement diabolique, mais que tout ce qui unit est authentiquement chrétien que tout ce qui unit est vraiment divin.    Amen 

Confession de foi : Dieu capable de changer le mal en bien !

Restons debout pour exprimer notre confiance en Dieu le Vivant. 

Je crois que Dieu peut et veut
faire naître le bien à partir de tout, même du mal extrême. 

Aussi a-t-il besoin d’hommes et de femmes pour lesquels «toutes choses concourent au bien». 

Je crois que Dieu veut nous donner
chaque fois que nous nous trouvons dans une situation difficile la force de résistance dont nous avons besoin. 

Mais il ne la donne pas d’avance
afin que nous ne comptions pas sur nous-mêmes mais sur lui seul. 

Dans cette certitude, toute peur de l’avenir devrait être surmontée. 

Je crois que nos fautes et nos erreurs ne sont pas vaines
et qu’il n’est pas plus difficile à Dieu d’en venir à bout que de nos prétendues bonnes actions. 

Je crois que Dieu n’est pas une fatalité hors du temps 

mais qu’il attend nos prières sincères et nos actions responsables. 

Et qu’il y répond.

Prière d’intercession

Dieu notre Père,
Les cris du monde viennent à nos oreilles et nous les portons devant Toi ! 

Cris des exilés qui cherchent refuge, sur la route et dans des camps de longues années parfois avant de trouver une terre d’asile. Seigneur, rends-nous et rends nos politiques acceuillants à ces cris, nous t’en prions 

l’assemblée :    Seigneur, nous te prions

Cris des noirs qui sont humiliés, méprisés, relégués sur les bas-côtés de la prospérité et en butte au racisme séculaire : Seigneur permets à ceux qui font encore ces différences de dépasser leur rejet imbécile pour marcher sur le chemin de la reconnaissance et de la fraternité. Apprends à chacun, blancs ou noirs que tu as fait l’humanité multicolore et que pour toi, chaque vie compte.

l’assemblée :    Seigneur, nous te prions

Cris de familles endeuillées, qui ont perdu l’un des leurs. Que ce soit dans la maladie, ou sur la route de l’exil, cette même douleur du manque de l’être aimé hurle... O Dieu, dessine pour chacune et chacun des chemins de réconfort.

l’assemblée :    Seigneur, nous te prions

Cris des femmes qui sont discriminées pour la seule raison qu’elles ne sont pas des hommes. Que partout dans le monde hommes et femmes se lèvent pour proclamer que naître fille ou garçon ne doit pas engendrer de différence dans le destin d’une personne humaine. Que tous s’active pour que cela devienne réalité.

l’assemblée :    Seigneur, nous te prions

Cris de toutes celles et ceux qui se retrouvent dans le chômage, la précarité économique, la faim, suite à la crise sanitaire ou de longue date déjà... Seigneur, fais grandir en nous et en notre monde la flamme de la solidarité, avec courage et clairvoyance, nous t’en prions. 

[Dans le silence, confions à Dieu ce qui nous tient particulièrement à cœur.

silence 

Dieu trois fois saint, reçois notre prière. Accorde-nous de saisir le mystère de ta présence enfouie en nous.  Tu es béni pour les siècles des siècles. 

L’assemblée : Amen


Ensemble prions : 

Notre Père

Offrande 

L’offrande de ce dimanche est destinée à soutenir le travail de l’EPER auprès des Réfugiés.

Bénédiction 

O    Puisse Dieu nous surprendre en chemin

      Jésus-Christ être notre compagnon de route

      Et l’Esprit saint rendre notre marche légère.

A    Nous rendons grâces à Dieu. Amen​​​​​​​