Semaine du 33e dimanche ordinaire 15 novembre au samedi 21 novembre 2020
Aux paroissiens de la paroisse de Clarens – Chailly – Brent
Chères paroissiennes, chers paroissiens, Chers amis,
Dimanche 15 novembre dans notre paroisse aurait dû être le culte du souvenir. Comme chaque année, un temps pour faire mémoire de ceux qui nous ont quittés en 2020. Ce culte n’aura pas lieu, au vu des restrictions imposées par nos autorités politiques et d’Église.
Nous allons donc continuer sur la lancée des cultes vidéo labellisés « cultes mosaïques », cultes interparoissiaux aussi qui font intervenir non seulement des personnes de la paroisse voisine de Montreux avec laquelle nous collaborons depuis longtemps, mais aussi celle de Villette où Vincent Demaurex a été stagiaire et où il a commencé l’aventure des « cultes mosaïque ».
Pour tous ceux qui peuvent entrer dans cette aventure, les cultes de cet automne seront diffusés sur la chaîne YouTube de Montreux et Clarens, accessible à cette adresse :
Si vous utilisez WhatsApp, vous pouvez recevoir chaque dimanche le lien du culte vidéo. Il vous suffit pour cela d’envoyer un SMS à Vincent (077 521 53 78) en indiquant votre nom et votre intérêt pour le culte vidéo.
Pour ceux qui ne disposent pas de smartphone ou de tablette, en sus de la lettre pastorale, des textes bibliques, des méditations des prières vous seront aussi proposées. N’hésitez pas non plus à regarder les cultes télévisés ou radio. Information et liens directs sur Célébrer.ch https://www.celebrer.ch
Pour l’équipe ministérielle
Vincent Demaurex +41 77 521 53 78
Marc Horisberger +41 76 421 68 92
Christiane Heiniger +41 76 545 59 42
Josué, la traversée du Jourdain, Mosaïque Sainte Marie Majeure Rome vers 430
Souviens-toi de nous Seigneur
Souviens-toi de tous tes enfants
Souviens-toi de ceux qui nous ont quittés
Souviens-toi de nous ici rassemblés
Qui dira ton amour Seigneur ?
Qui fera retentir une parole d’espérance ?
Envoie, Seigneur, ton Esprit
Et renouvelle en nous la joie de croire
Viens Saint Esprit, esprit créateur
Et renouvelle en nous la joie de vivre Amen
O Je t'aime, Seigneur, tu es mon roc, tu es ma force.
A Comme une cuirasse, une carapace, une écorce
O Le Seigneur est pour moi un abri où je suis en sûreté
A Un bouclier, une forteresse, gage de ma liberté.
O Seigneur, tu es pour moi une lampe qu’on allume,
A Pour te louer je veux prendre ma plume,
O Que les vivants acclament le Seigneur Dieu
A Lui qui fait baisser les yeux aux orgueilleux.
O La mort me tenait enchaîné dans la pénombre
A J'étais déjà prisonnier du monde des ombres,
O Elle m'effrayait comme un torrent destructeur ;
A Alors dans ma détresse, j'ai appelé le Seigneur,
O Du haut du ciel, il a étendu sa main puissante
A Il arraché au danger ma vie vacillante
O Qu’est-ce qui me vaut un tel privilège ?
A Il m'aime, voilà pourquoi il me protège.
Le Seigneur dit à Josué: «Prends douze hommes parmi le peuple, un de chaque tribu. Donne-leur cet ordre: 'Retirez d'ici, du milieu du Jourdain douze pierres que vous emporterez avec vous et que vous déposerez à l'endroit où vous passerez cette nuit.»
Josué appela les douze hommes qu'il choisit parmi les Israélites, un de chaque tribu. Il leur dit: «Passez devant l'arche du Seigneur, votre Dieu, au milieu du Jourdain et que chacun de vous charge une pierre sur son épaule, selon le nombre des tribus israélites, afin que cela soit un signe au milieu de vous. Lorsque vos enfants demanderont un jour: « Que signifient pour vous ces pierres? » vous leur direz: « L'eau du Jourdain a été coupée devant l'arche de l'alliance du Seigneur. Lorsqu'elle a passé le Jourdain, l'eau du Jourdain a été coupée, et ces pierres seront pour toujours un souvenir pour les Israélites. »
Les prêtres qui portaient l'arche se tinrent au milieu du Jourdain. Et le peuple s'empressa de passer. Le Seigneur dit à Josué: «Ordonne aux prêtres qui portent l'arche du témoignage de sortir du Jourdain.» Josué donna cet ordre aux prêtres: «Sortez du Jourdain.» Lorsque les prêtres qui portaient l'arche de l'alliance du Seigneur furent sortis du milieu du Jourdain et que la plante de leurs pieds se posa sur le sec, l'eau du Jourdain retourna à sa place et inonda toutes ses rives comme avant.
Le peuple sortit du Jourdain le dixième jour du premier mois et campa à Guilgal, à l'extrémité est de Jéricho. Josué dressa à Guilgal les douze pierres qu'ils avaient retirées du Jourdain.
Il dit aux Israélites: «Lorsque vos enfants demanderont un jour à leur père: 'Que signifient ces pierres?' vous les instruirez en disant: 'Israël a passé le Jourdain que voici à pied sec.' Oui, le Seigneur, votre Dieu, a asséché devant vous l'eau du Jourdain jusqu'à ce que vous soyez passés, tout comme il l'avait fait à la mer des Roseaux, qu'il a asséchée devant nous jusqu'à ce que nous soyons passés. Ainsi, tous les peuples de la terre sauront que la main du Seigneur est puissante et vous craindrez toujours le Seigneur, votre Dieu.»
Ce jour-là, le Seigneur rendit Josué grand aux yeux de tout Israël, et ils le respectèrent comme ils avaient respecté Moïse, tous les jours de sa vie.
Souviens-toi de Jésus-Christ, ressuscité d’entre les morts, descendant de David, conformément à l’Évangile que j’annonce. C’est pour cet Évangile que je souffre, jusqu’à être enchaîné comme un criminel. La Parole de Dieu, elle, n’est pas enchaînée pour autant.
Je supporte donc patiemment toutes ces épreuves, à cause de ceux que Dieu a choisis, pour qu’eux aussi parviennent au salut qui est en Jésus-Christ, et à la gloire éternelle qui l’accompagne. Car ces paroles sont certaines :
Si nous mourons avec lui,
avec lui nous revivrons,
et si nous persévérons,
avec lui nous régnerons.
Mais si nous le renions,
lui aussi nous reniera.
Si nous sommes infidèles,
lui, il demeure fidèle,
car il ne pourra jamais
se renier lui-même.
C’est cela qu’il te faut rappeler sans cesse. Recommande solennellement devant Dieu d’éviter les disputes de mots : elles ne servent à rien — si ce n’est à la ruine de ceux qui les écoutent. Efforce-toi de te présenter devant Dieu en homme qui a fait ses preuves, en ouvrier qui n’a pas à rougir de son ouvrage, parce qu’il transmet correctement la Parole de vérité.
Toutes ces pierres !!!
Ici à Clarens, notre église est située juste à côté du cimetière… Alors on n’en manque pas de pierres… Il y a les anonymes, certaines sont recouvertes de mousses, d’autres bien propres, rutilantes même, « polishées » , entretenues avec soin, décorées de fleurs fraîches…
Quand on le traverse on voit le clocher de l’église qui égrène les quarts d’heures, les heures et qui nous rappelle le temps qui passe. A midi et le soir elles sonnent à pleine volée. Parfois ces cloches dérangent, on aimerait les faire taire…
Comme peut-être on aimerait cacher les cimetières qui d’ailleurs seront peut-être bientôt inutiles car aujourd’hui les gens qui se savent poussière d’étoile préfèrent avoir les montagnes ou le lac comme dernière demeure…
Alors ce matin, peut-être à contre-courant, je vais aller dans le cimetière… et découvrir avec vous quelques pierres … Des pierres qui nous rappellent des événements tragiques ou quelques illustres personnages du passé. Des pierres qui veulent évoquer ou peut-être réveiller nos souvenirs.
Parce qu’il faut bien qu’on se le dise : notre mémoire, bien souvent, est défaillante, et on a vite fait d’oublier. Croyez-moi, cela ne concerne pas que nos chers résidents en EMS. Cela concerne en fait tout le monde et en particulier les jeunes générations. Hé oui c’est une évidence de dire que les souvenirs s’estompent avec le temps et que la transmission s’affaiblit.
Alors je vous propose de réfléchir à cette question du souvenir, qui devait être le thème de notre culte à Clarens ce matin. Nous aurions en effet du vivre « un culte du souvenir » où nous aurions fait mémoire des personnes décédées au cours de l’année dans notre paroisse. Mais ce souvenir ne doit pas bien sûr pas s’arrêter aux frontières de notre paroisse : vous aussi peut-être avez-vous eu quelqu’un de proche ou de votre connaissance qui s’en est allé cette année.
Une drôle d’année par ailleurs, où l’on ne cesse de faire des statistiques… avec ceux qui ont été touchés par le virus, ceux qui sont en quarantaine, ceux qui sont tombés malades, ceux qui sont décédés…
Il parait que cela plombe l’ambiance alors peut-être que vous trouvez qu’on en rajoute avec notre rendez-vous au cimetière, avec cette idée du souvenir ? Pour éviter de tomber encore plus dans la morosité, j’aimerais plutôt aujourd’hui faire parler les pierres, comme pour rendre la vie à ceux dont le nom est écrit dessus.
Tenez ! Celle-là nous parle d’Alexandre Vinet !! (1797-1847)
Un homme que j’aime bien, comme s’il faisait partie de ma famille… un illustre ancêtre…
En fait de moins en moins de gens savent qui est Alexandre Vinet s’ils savent même qu’il a existé !
On peut dire d’Alexandre Vinet, qu’il a été le penseur le plus important du protestantisme d’expression française au 19e s.
Ce vaudois, humble et modeste avait par sa pensée un rayonnement qui a largement dépassé le canton de Vaud et la Suisse, une stature européenne avant la lettre et même un format mondial. Pasteur, professeur de littérature française et de théologie, on peut le considérer comme le véritable père de libertés qui semble aller de soi aujourd’hui : la liberté de conscience et sa sœur jumelle : la liberté religieuse.
Plus personne en Europe et dans le monde n’a conscience de ce que l’on doit à ce grand penseur ! Heureusement qu’il y a encore cette pierre ou son nom est gravé en lettre d’or.
Ici c’est le monument à Eugène Rambert, né le 6 avril 1830 à Clarens et mort le 21 novembre 1886: un formidable écrivain, poète, enseignant, critique littéraire, critique d'art et naturaliste vaudois. Un pionnier du fédéralisme à l’aube
de la Suisse moderne, qui sera un pont entre les cantons suisses-allemands et romands.
Eugène Rambert fut partisan et artisan d’une toute nouvelle école fondée à Zurich, l’école polytechnique fédérale, dont il a été un des premiers professeurs. Il a été aussi membre fondateur du club alpin suisse.
Fort de toutes ces qualités, on pourrait dire d’Eugène Rambert qu’il a été le premier écolo de Suisse ! Mais comme pour Vinet on ne sait plus vraiment tout ce qu’on lui doit.
Alors j’ai envie de vous dire : heureusement qu’il y a ces pierres !!! Ces monuments ! Car ils sont là pour soutenir notre mémoire…
Josué était déjà très conscient il y a plus de trois mille ans, quand les Israélites entrent dans leur terre promise … que l’être humain a la mémoire courte !
Pourquoi ces pierres ?
La question résonne deux fois dans le récit de Josué.
C’est dire l’importance que lui accorde le rédacteur final du livre qui, sans doute, a réuni deux traditions d’origines différentes.
Et si l’essentiel du récit tenait justement à la question : pourquoi ces pierres ?
Josué était déjà très conscient il y a plus de trois mille ans, quand les Israélites entrent dans leur terre promise … que l’être humain a la mémoire courte !
Alors bien sûr, les pierres sont là pour donner une forme de vie à celui qui n’en a plus.
Elles sont là pour réveiller le souvenir d'un passé, source inépuisable d’apprentissages sur l’humain comme sur la société. Il nous permet d’apprendre des erreurs commises au cours de l’histoire - et je pense ici à tous les monuments qui commémorent des guerres – il nous permet d’apprendre de tous ceux qui ont su réagir et agir avec intelligence et perspicacité dans leur temps pour faire avancer l’histoire dans une bonne direction.
Ces pierres sont là pour nous permettre de passer de ce qui était à ce qui va advenir un peu à l'image de ces pierres qui permettent de traverser la rivière Kamogawa à Kyoto...
Mais les pierres sont de la matière inerte, comme les Ecritures, ou toute autre support de la mémoire… (clé USB) si elle ne sont pas ravivées par l’esprit…
Ces pierres ne valent rien en elles-mêmes - elle peuvent même être cachées dans un fleuve- ce que laisse entendre la deuxième variante du récit de Josué.
En fait elles ne valent que par leur une vertu pédagogique
... elles sont là pour que l’on s’interroge.
... elles sont là pour que notre esprit s’éveille…
… pour que ne cessions d’être en mouvement !
… pour que la foi soit ravivée !
Il ne s’agit pas de rester crochés à un passé révolu : je ne veux pas être un chrétien du 19e siècle ni du 16e siècle pas plus que des années 60 du 20e siècle alors que le Pasteur Martin Luther King, comme un nouveau Moïse, frayait un passage pour le peuple africain-americain privé de droits civiques, faisant ainsi briller
l'Évangile aux yeux du monde entier avec ce combat pour la justice mais aussi pour l'amour et la réconciliation.
Mais je peux me laisser interroger par le souvenir de ceux qui m’ont précédé. Je peux me laisser interroger par leur expérience, par leur action, par leur espérance.
Si Dieu a agit ainsi par le passé, il peut encore agir – pour moi – aujourd’hui !
Pourquoi ces pierres?
Pour que le souvenir des événements ou des personnes qui nous ont précédés reste vivant et que nous soyons dans la reconnaissance à leur égard.
Mais surtout et aussi pour que ce souvenir
Amen
Seigneur d’un côté nous aimerions te dire notre souffrance :
Tu sais comme la mort nous blesse et nous angoisse.
Tout ce qui est interrompu par cette séparation
Ce qui reste là, inachevé
Et tout un pan de notre vie qui s’est brisé
Et puis cette crainte qui nous étreint tous
Devant notre destin de créature humaine
Nous qui, un jour devrons mourir aussi
Tout cela Seigneur est trop lourd pour nous
D’un autre côté nous savons que si la séparation est dure,
Si la tristesse est si forte, c’est qu’elles reflètent la joie du passé.
Alors nous te remercions pour tous les bonheurs partagés
Laissons la bonté qui émane du passé
Devenir un précieux cadeau qui nous aide à vivre l’absence de ceux qui étaient.
Que cela Seigneur nous aide à reprendre la route sur le chemin de la Vie
Et que nous puissions un jour te dire merci pour les chagrins consolés. Amen
Que Dieu vous bénisse et vous garde
Qu’il vous donne la solidité du rocher
Qu’il vous accorde la douceur d’une fleur
Alles et demeurez dans la paix du Seigneur ! Amen